FATTI CHE APP VRECUIIIARONO LE PRIME MANIFESTAZIONI, ECC. 41
Boezio appartiene alla metà del secolo X; nè dopo di esso ci mancano altri documenti, finché arriviamo all'anno 1087, nel quale ci si presentano i due primi trovatori (1): Guglielmo IX di Poitiers ed Ehles de Ventadour. Bella e strana iigura questo conte Guglielmo, il cui verso, come egli stesso cantava, è — totz meselatz d'amor e de joi e de joven; la cui vita prenunzia, quasi, tutta la storia della letteratura provenzale. Repudia la moglie per isposare altra donna, e questa pure abbandona per altre. Corre in Terrasanta a capo di 300,000 guerrieri, ritorna, e si dà più che mai a correr dietro agli amori, ed egli stesso ne canta, or serio or faceto. E prode in armi, scettico, si burla de' vescovi che lo minacciano e lo scomunicano (2);
les peuples, son action est la plus intense durant cette période ou la croyance au mer-veilleux, la propcnsion aux gestes aventureux se joignent au sensualisme, à la joyeuseté du caractère national. Aussi ubtient-elle alors un cult ardent et passionné. Au sein de la société se forme une classe particulière de chanteurs ambulants, colporteurs de recits, de chansons anciennes et nouvelles, débités avec accompagnement musical. Il en était ainsi au moven-àge, avant, pendant et après l'ère des troubadours. La poésie populaire était goùtée par la masse entière de la nation, et intelligible à tous, sans distinction de rang, car joueurs d'instruments et chanteurs de tréteaux s'exécutaient pour le prolétaire comme our le grand seigneur. A dater du VIIIe siècle, les historiens invectivent durement contre ces misérables coureurs de grand' route, les traitant de joculatores, ministrales, ministel-lae, scurrac, mimi, et autres noms injurieux, s'élevant à 1' envi contre la générosité des ^rands et des princes envers des ètres aussi abjects. Chanteurs et musiciens, ces derniers e.xercaient également la vile profession de faiseur de tours. Où trouver meilleur accueil que c.hez ces populations allègres, impressionables de la còte meridionale de France? Ils erraient donc par troupes, de ville en ville, de chateau en chateau, où leur gai savoir récoltait de riches présents.
Somme toute, le chant tréteaux constituait la poésie nationale du moyen-àge primitif; ne devait-elle pas dès lors reproduire l'esprit grossier de l'époque? Avec le temps, un fait inapercu d'abord vient fonder une période nouvelle dans l'histoire du moyen-àge. Cette rudesse inculte qui caractérise la noblesse jusqu'au XI0 siècle, s'humanise, s'adoucit peu à peu pour faire place à une manière de vivre plus raffinée, moins matérielle, intrónisée maintenant dans la demeure des princes et des grands. L'histoire l'affirme; ce raffinement connu sous le nom d'esprit chevaleresque, propagé par l'institution mème de l'ordre de la chevalerie, vers le milieu du XIC siècle, atteignit à son entier développement sous l'in-fluencedes croisades.Un fait comportant un ère nouvelle ne pouvait s'accomplir sans susciter un nouvel esprit dans la poésie. Le chant de tréteaux était désormais inhabile à satisfaire les exigences d'une noblesse qui aspirait à des jouissances poétiques plus délicates; et voici qu' une poésie mieux élevée, plus savante, plus riche de forme, surgit du sein mème de la pensée chevaleresque pour réagir à son tour puissamment sur elle. La France mé-ridionale fut sa première patrie; cette belle contrée, dotée de tous les charmes d'un ciel estivai, et l'emportant pour ainsi dire sur le reste de l'Europe en civilisation, en bien-ètre, en félicite intérieure, fut le berceau de l'esprit chevaleresque, qui devait s'allier là plus tòt- et plus intimement qu' ailleurs aux jouissances de la vie, d Vamour de la gioire, au cuite des femmes, triple élément de la poésie artistique. t>
(1) Si intenda, i primi di cui ci sono rimaste poesie.
(2) «L'évèque, aprés avoir reproché en face à Guillaume la conduite par la quelle celii-ci avait encouru 1'excommunication, en prononcait déja la formule, mais, l'inter-rompant tont a coup, Guillaume le menace de le tuer s'il achéve. L' évèqne, feignant d'hé-siter, se recueille un moment et prononce avec force le reste de la sentcnce. Frappez maintenant, dit il au comte, j'ai Ani. — Non, répondit froidement Guillaume, redevenu maitre de lui; je ne vous aime pas assez pour vous envoyer en paradis. — Et il le chassa de la ville.» Fauriel, Hist. de la Poésie Proven., I. 463. — Cf. anche Galvani, Fiore di St. Lett. e Cavali.
bartom. Letteratura Italiana. 6